Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Selon John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, la rencontre avec Mahmoud Abbas, qui a duré une heure et demie, a été productive, mais il ne s’est guère attardé sur les points de leur discussion. Il s’agissait pour lui de poursuivre un dialogue devenu régulier depuis quelques semaines afin de remettre sur les rails le processus de paix israélo-palestinien, auquel l’administration américaine semble très attachée, et qui serait, selon lui dans une phase « critique ».
Réconciliation ?
Le fait que cet entretien se déroule à Istanbul n’est pas anodin, puisque John Kerry a, dit-il, « suggéré » au Premier Ministre turc, Tayyip Erdogan, de repousser la visite qu’il prévoyait à Gaza, le moment n’étant pas, selon lui, « opportun ». Proche de Khaled Mechaal, M. Erdogan aimerait surtout rapprocher le Hamas et le Fatah, mais M. Kerry l’a plutôt enjoint de hâter la réconciliation entre la Turquie et Israël que le président Barack Obama a scellé lors de sa récente tournée proche-orientale, en mars 2013.
Lors d’une conférence de presse plutôt axée sur la Syrie, le secrétaire d’Etat a dit avoir promis à Mahmoud Abbas que les Etats-Unis aideraient à la relance de l’économie palestinienne côté Cisjordanie et a appelé Mahmoud Abbas à trouver une solution à la crise politique qui fait suite à la démission du chef du gouvernement palestinien. Mais on ne sait toujours pas exactement quel rôle la Turquie, toujours en délicatesse avec l’Etat hébreu, peut jouer pour aider à la reprise des pourparlers israélo-palestiniens.