Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les rebelles syriens ont décidé de transporter la bataille dans le principal fief du Hezbollah, le Hermel, une vaste zone de l’est du Liban, adossée à la Syrie. Après avoir bombardé des villages libanais dimanche et lundi, l’opposition syrienne a demandé aux autorités libanaises de mettre un terme aux agressions du Hezbollah. Elle a accusé le parti de Hassan Nasrallah de prêter main forte aux troupes de Bachar el-Assad et d’avoir occupé certaines localités syriennes.
Les enjeux dans cette région, où la frontière n’est pas délimitée, sont importants. Plus de 25 000 Libanais, des chiites en majorité, habitent une vingtaine de villages et de hameaux à l’intérieur du territoire syrien. Ils ont formé des comités d’autodéfense pour repousser les attaques des rebelles. Les membres de cette milice, estimés à 5 000 hommes, sont encadrés, entraînés et armés par le Hezbollah.
L’objectif n’est pas seulement de protéger les villages chiites et la ville frontalière, à majorité chrétienne, de Rabieh en Syrie, mais aussi de gêner les mouvements des rebelles, de couper leur voie de ravitaillement et de sécuriser l’axe stratégique Homs-Damas.
Alors que les habitants de Hermel ont enterré les deux enfants, tués dimanche 14 avril par les obus des rebelles syriens, le pouvoir libanais se sent dépassé par les événements. L’armée a menacé de riposter aux tirs et la diplomatie a décidé de se plaindre auprès de la Ligue arabe.