C'est un double soutien qui va peser lourdement en sa faveur : en quelques jours, Tammam Salam a été adoubé par la coalition du 14-Mars, et donc par l'opposition, mais aussi par Walid Joumblatt, le dirigeant druze qui, avec ses sept députés, se trouve en mesure de faire et de défaire les majorités au sein du Parlement libanais. C'est lui qui, en 2011, avait d'ailleurs provoqué la chute de Saad Hariri en décidant de s'allier avec le Hezbollah.
Tammam Salam répond donc aux deux critères nécessaires à sa nomination : il est sunnite, et la tradition au Liban veut que le poste de Premier ministre revienne à un sunnite, et il dispose théoriquement d'une majorité au Parlement avec le soutien des députés druzes.
Autre avantage aux yeux de Michel Sleimane, le président libanais : Tammam Salam est considéré au sein de l'opposition comme une figure modérée, beaucoup moins hostile au Hezbollah que d'autres personnalités du 14-Mars. Or, cela devrait jouer un rôle important, car Michel Sleimane aura à cœur de maintenir l'unité toujours fragile du pays et éviter surtout de voir la crise syrienne traverser la frontière et raviver les tensions interconfessionnelles.