Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pour le Hezbollah, la démission du Premier ministre Najib Mikati est un faux pas. Pour son allié chrétien, Michel Aoun, elle est motivée par des raisons stupides. En revanche, pour l’opposition, c’est une décision courageuse.
Mais une fois n’est pas coutume. Tous les protagonistes sont d’accord sur le fait qu’après cette démission, le Liban est entré dans une période d’incertitude politique et d’instabilité sécuritaire sans précédent.
Sur le terrain, de violents combats se déroulent à Tripoli, la ville natale de Najib Mikati entre des milices sunnites et alaouites. La situation est tellement grave que le ministre de l’Intérieur qui s’est rendu sur place, a lancé un appel solennel à tous les députés afin qu’ils signent un engagement pour la sécurité.
Marwan Charbel évoque des liens régionaux et internationaux avec les dangereux développements dans la ville. Selon lui, certains combattants ne sont pas originaires de Tripoli et ne répondent à aucune personnalité locale.
Sur le plan politique, la nomination d’un nouveau Premier ministre ne devrait pas intervenir avant début avril. Et même si l’écueil de la désignation est surmonté, la formation du gouvernement pourrait prendre des semaines si ce n’est des mois. Ce qui signifie que les élections législatives de juin n’auront pas lieu à la date prévue.