Extradition d'Abou Qatada: nouvel échec pour le gouvernement britannique

Le gouvernement britannique, qui veut extrader l'islamiste Abou Qatada, a encore été débouté mercredi 27 mars en appel, mais il a immédiatement annoncé qu'il poursuivrait le combat entamé il y a dix ans pour renvoyer le Jordanien dans son pays.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Declroix

C’est un nouvel échec pour le gouvernement britannique et l’impuissance de Londres à renvoyer Abou Qatada chez lui est de plus en plus humiliante pour les autorités. Alors que cette saga judiciaire se poursuit depuis douze ans, à tel point que l’imam islamiste a vu passer six ministres de l’Intérieur différents, la perspective de l’extrader semble chaque fois plus improbable.

Les juges de la cour d'appel, dans une décision prise à l'unanimité, ont reconnu qu’Abou Qatada était, aux yeux des autorités britanniques, un terroriste exceptionnellement dangereux. Mais ils ont estimé que la Commission spéciale des recours concernant l'immigration, qui a bloqué l’extradition du prêcheur, avait eu raison de conclure qu'il y avait un risque flagrant de déni de justice s'il était jugé en Jordanie.

Arrêté une première fois en 2002, l'islamiste de 52 ans, connu pour ses prêches virulents et considéré un temps comme un relais d'al-Qaïda en Europe, a passé depuis la majeure partie de son temps en prison, sans avoir jamais été inculpé. Brièvement remis en liberté après la décision de la Commission en novembre, Qatada est retourné vivre quelques mois chez lui à Londres. Mais il a été à nouveau incarcéré début mars pour avoir enfreint les conditions de sa liberté surveillée.

De son côté, la ministre de l’Intérieur a tout de suite fait savoir qu’elle pensait introduire un nouvel appel. Mais Theresa May a beau assurer que l’affaire est loin d’être terminée, elle a pratiquement épuisé tous ses recours.

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