Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La justice britannique a annoncé ce samedi qu'Abou Qatada va retourner en prison. L’interpellation d’Abou Qatada avait eu lieu la veille, vendredi soir. Elle a été précédée par des perquisitions à son domicile, ainsi qu’à deux autres adresses. Scotland Yard ne livre cependant aucun détail, ni sur ce que cherchent les policiers, ni sur ce qu’a fait l’imam jordanien pour enfreindre les termes de sa liberté conditionnelle.
Abou Qatada n'est normalement autorisé à sortir qu'entre 8h et 16h ; il doit porter un bracelet électronique, s'abstenir de tout contact avec certaines personnes et ne peut pas se servir d'internet.
L’islamiste, aujourd’hui âgé de 52 ans, a jusqu’à présent réussi à contrer toutes les tentatives d’extradition du gouvernement britannique. Il a même été remis en liberté en novembre dernier, ce qui a provoqué un tollé au sein de l’opinion publique.
Abou Qatada doit être rejugé en Jordanie pour préparation d'attentats à la fin des années 90, mais la justice britannique a ordonné sa libération après avoir estimé que des témoignages obtenus sous la torture pourraient être utilisés lors de son procès en Jordanie, empêchant un jugement équitable.
Coïncidence ou pas, la ré-arrestation du prédicateur est intervenue trois jours avant une audience importante devant la justice. La ministre de l’Intérieur, Theresa May, fait en effet de nouveau appel devant trois juges lundi pour les convaincre d’approuver son extradition. Car le gouvernement ne cache pas qu’il est à bout de patience. Il a laissé entendre qu’il pourrait mettre de force Abou Qatada dans un avion même si la justice ne lui donnait pas gain de cause.