Drame de Port-Saïd: après le verdict, la police sous le feu des critiques

Au lendemain du verdict du procès du drame de Port-Saïd et des violences qui s’en sont suivies, la police égyptienne est attaquée de toutes parts. Ce samedi 9 mars, un tribunal du Caire a prononcé des peines allant d’un an à la perpétuité contre 52 des 73 personnes inculpées pour les violences qui avaient fait 72 morts en février 2012.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les attaques les plus violentes sont celles des ultras. Ces supporters du club de foot cairote al-Ahly reprochent à la police d’avoir laissé massacrer leurs camarades à Port-Saïd et de ne pas avoir payé le prix fort. Les ultras ont menacé de se venger.

Parmi ceux qui critiquent férocement les forces de l’ordre, il y a aussi le Front du salut qui trouve que la police reste presque exclusivement un outil pour la répression de l’opposition. Les islamistes, eux, lui reprochent ses états d’âme et notamment la grève qui s’est répandue un peu partout en Egypte.

Le Front du salut propose une réforme de la police afin qu’elle soit au service du peuple et non du pouvoir, quel qu’il soit. Un projet difficile à mettre en œuvre surtout quand on est dans l’opposition, trop long aussi à mettre en oeuvre pour la Jamaa islamiya, ce groupe jihadiste converti à la politique, qui a annoncé la formation de milices chargées de maintenir l’ordre en Moyenne Egypte.

Les Frères musulmans au pouvoir ne désapprouvent pas, même s’ils ont leur propre projet : ils proposent une loi permettant la création de sociétés de sécurité privées dont les hommes seront armés et disposeront du droit de saisie judiciaire pour « alléger le fardeau de la police ».

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