Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Dans les dernières années de Moubarak, Ahmad Ezz était devenu la personnalité la plus influente de l’Etat après Suzanne Moubarak, épouse du président et mère de son dauphin Gamal. Ezz était en effet l’éminence grise de Gamal Moubarak, devenu numéro trois du Parti national démocrate. C’est sous son influence que les Moubarak ont accepté le mariage du pouvoir et de l’argent.
Quand le soulèvement contre Moubarak a commencé le 25 janvier 2011, les postes-clés du gouvernement étaient occupés par de grands hommes d’affaires tous condamnés aujourd’hui.
Ahmad Ezz avait aussi été l’architecte des élections législatives de 2010, boycottées par l’opposition. Les Frères musulmans avaient été pratiquement les seuls opposants à y participer mais presque tous leurs candidats avaient été exclus dès le premier tour. Des élections dont les résultats rappelaient celles conduites sous l’égide du parti unique sous le président Nasser. Ezz doit sa fortune colossale au rachat d’une aciérie étatique en difficulté. C’est cette opération qui lui vaut sa condamnation.