Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Dans leur nouvelle Constitution, les Frères musulmans avaient voulu empêcher la Haute Cour d’invalider leur Parlement comme elle l’avait fait l’année dernière. Ils ont donc rédigé un article réduisant la compétence de la Haute Cour en matière de lois électorales à la révision préalable.
Mais selon la cour administrative, le Sénat islamiste n’a pas respecté la procédure prévue par la Constitution votée par les mêmes islamistes. Résultat, la loi n’est pas valide. Un jugement qui place le président Morsi dans un dilemme embarrassant : soit il se plie à la décision de justice et les élections sont reportées sine die, soit il n’en tient pas compte et viole sa propre Constitution. Un dilemne résumé par le juriste égyptien Tamer Seif...
Dans les deux cas, cela fait l’affaire de l’opposition. Un report des élections conforte son appel au boycott du scrutin. Si, au contraire, le président tente le coup de force, cela équivaudrait à friser le coup d’Etat. Cela fait des mois que le Front du Salut National dénonce la violation de la loi et de la Constitution par le président et la confrérie des Frères musulmans.