Syrie : Moscou souhaite un dialogue entre le régime et les insurgés

La Syrie de nouveau au menu de la diplomatie russe. Serguei Lavrov a reçu ce lundi 25 février au matin son homologue syrien Walid al-Mouallem. La Russie, qui s’élève, depuis le début du conflit, contre toute ingérence étrangère, cherche à faire s’asseoir les parties en conflit à la table des négociations pour un règlement politique de la crise. La nécessité d’un dialogue, c’est aussi ce que soutient la diplomatie syrienne.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

« Nous sommes à la croisée des chemins », a expliqué Serguei Lavrov à son homologue syrien. « Il y a ceux qui sont pour la poursuite du bain de sang, ce qui risque d'entraîner l'effondrement de l'Etat et de la société, et il y a des forces qui ont du bon sens et qui comprennent la nécessité d'entamer des négociations le plus vite possible pour trouver un règlement politique. Le nombre de ceux qui soutiennent cette ligne ne cesse d'augmenter », a estimé le chef de la diplomatie russe.

De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères s’est dit prêt au dialogue « avec qui le souhaite. Même ceux qui ont du sang sur les mains. Parce que nous sommes convaincus que les réformes n'émergeront pas du bain de sang mais du dialogue », a expliqué Walid al-Moualem, sans préciser s'il y mettait des conditions.

Contrairement à l’opposition syrienne, la Russie estime que le départ du président Bachar el-Assad ne doit pas être une condition préalable à des négociations. Elle a récemment convié la Coalition nationale syrienne à Moscou. Mais celle-ci ne montre pas d'empressement à se rendre dans la capitale russe. Le chef du CNS, Moaz al-Khatib indique que la visite à Moscou est suspendue « jusqu'à ce que nous voyions comment les choses évoluent ».

Le chef d'état-major de l'armée rebelle en Syrie, le général Sélim Idriss, a réagi à l'offre de dialogue du chef de la diplomatie syrienne. Il a affirmé que les insurgés refusaient toute négociation avec Damas avant le départ du président Bachar el-Assad et le retrait de l'armée des villes.

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