Avec notre correspondante à Ramallah,
Emilie Baujard
Ils sont plusieurs dizaines devant la prison israélienne d’Ofer à la sortie de Ramallah. La plupart sont de jeunes Palestiniens, le visage recouvert d’un keffieh et des pierres à la main.
En quelques minutes, le rassemblement tourne à l’affrontement. Les soldats israéliens répliquent à coup de tirs de gaz lacrymogène.
Même scène à Hébron au sud de la Cisjordanie, à Tulkarem dans le nord et dans le village Sa'ir d’où était originaire le détenu Arafat Jaradad, décédé samedi.
« Quelqu’un est mort en prison. Personne ne bouge, ni le monde arabe, ni les Européens, explique Mustafa qui était à Ramallah pour manifester. Alors c’est à nous de bouger, de faire quelque chose. »
Pour l’instant, les circonstances de la mort du jeune homme en détention restent floues. L’Autorité palestinienne demande l’ouverture d’une enquête internationale. Une demande soutenue par Randa Wahbe de l’association palestinienne de soutien aux prisonniers Addameer :
« Cela prouve malheureusement encore une fois que les prisonniers subissent un stress extrême. Face à cela, la communauté internationale devrait obliger le gouvernement israélien à traiter les prisonniers palestiniens dans le respect de leurs droits fondamentaux et de leur dignité. »
Les services de sécurité israéliens restent en état d’alerte. D’autres manifestations sont prévues lundi pour les funérailles du jeune homme.
Pour protester contre la mort d'Arafat Jaradad, 3 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes observent une grève de la faim de 24 heures. L'ONG Human Rights Watch lance un appel aux autorités israéliennes pour qu'elles cessent les détentions administratives qui privent, selon elle, les prisonniers palestiniens des droits les plus élémentaires.