Ils sont douze à être maintenus en détention depuis le 27 janvier dernier. Pour l'heure, ces journalistes iraniens n'ont eu accès ni à leur famille ni à leurs avocats.
« On a beaucoup d’inquiétude pour les journalistes emprisonnés, qui sont détenus dans la section 209 de la prison d’Evin, une section dont nous savons qu’elle est le lieu de multiples mauvais traitements, de torture, explique Lucie Morrillon, de RSF. Aujourd’hui ces journalistes sont clairement en danger, en particulier ceux qui ont des problèmes de santé. L’un d’eux vient d’être victime d’une crise cardiaque et pourtant il est toujours en prison ».
Pour justifier ces détentions, les autorités iraniennes accusent les journalistes d'être des espions à la solde de pays occidentaux. Mais pour Reza Tadjik, un journaliste iranien réfugié en France depuis 2012, le régime essaie avant tout de museler la presse iranienne: « Je pense que ce qui explique cette vague d'arrestations, c'est l'approche de l'élection présidentielle en juin prochain. Je pense aussi que le régime est fragilisé et qu'il n'a pas récupéré de la crise de 2009 ».
Depuis 2009 et les manifestations de masse qui avaient suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, les pressions exercées à l'encontre des médias iraniens n'ont pas cessé de s'accroitre. Aux yeux de Reporters sans frontières, l'Iran est devenu aujourd'hui l'une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes.