Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Avec 31 députés, la liste de Benyamin Netanyahu est arrivée en tête des élections législatives du mois dernier. Depuis, d’intenses tractations sont en cours pour former la coalition de gouvernement. Le premier ralliement annoncé est donc celui du petit parti centriste « Hatnua » dirigé par Tzipi Livni et qui compte six élus. Ce premier accord ne permet pas encore de former une majorité. On est encore loin du seuil fatidique des 61 députés sur 120. Les négociations vont donc se poursuivre avec les autres partis.
Mais le message est fort puisque Tzipi Livni sera en charge des discussions de Paix avec les Palestiniens. Or des discussions, il n’y en a pratiquement pas eu durant les quatre années écoulées, quatre années durant lesquelles Benyamin Netanyahu a dirigé Israël à la tête d’un gouvernement très marqué à droite.
En revanche, les négociations israélo-palestiniennes, Tzipi Livni les a beaucoup pratiquées, lorsqu’elle était à la tête de la diplomatie de l’Etat hébreu de 2006 à 2009. Et lors de la récente campagne électorale, elle fut l’une des seules en Israël à faire du processus de paix une priorité.
Le processus de paix, priorité de la campagne de Hatnua
Tzipi Livni, 54 ans, est une ancienne du Mossad, les services secrets israéliens, et elle est toujours restée pratiquement muette lorsqu’on l’interrogeait sur ses missions, notamment en Europe dans les années 80.
C’est à droite au sein du Likoud que Tzipi Livni entre en politique. Mais en 2005, elle suit Ariel Sharon lorsque ce dernier crée le parti centriste Kadima. L’année suivante la voici ministre des Affaires étrangères. A ce poste, elle se retrouve en première ligne lors des négociations israélo-palestiniennes de l’époque.
Devenue chef de son parti, elle lui donne la victoire aux législatives de 2009 mais dans le système parlementaire israélien, c’est Benyamin Netanyahou qui a l’avantage au moment de former une coalition, à laquelle Tzipi Livni refuse de se joindre.
Commence alors l’inexorable naufrage de Kadima dans l’opposition. L’année dernière, Tzipi Livni quitte le navire et démissionne de son poste de députée. Elle fonde alors un nouveau parti centriste, Hatnua, le seul pratiquement à faire du processus de paix une priorité de son programme de campagne. Aux législatives du 22 janvier dernier, le score est modeste : 6 députés. Mais c’est un poste-clé qui vient d’être offert à Tzipi Livni par Benyamin Netanyahou.