Au Koweït, le délit d'offense à l'émir remplit les tribunaux

Moins d’une semaine après leur condamnation à trois ans de prison pour diffamation de l’émir, trois anciens députés koweïtiens de l’opposition entendront, ce dimanche 10 février, le verdict en appel. En octobre dernier, ils avaient notamment critiqué la dissolution du Parlement en s’adressant directement à l’émir. Au Koweït, le délit d'offense à l'émir occupe beaucoup les tribunaux.

Avec notre correspondante à Abou Dhabi, Nathalie Gillet

Au total, six peines de prison ont été prononcées récemment pour offense à l’émir, notamment sur les réseaux sociaux. Elles vont de trois à dix ans de réclusion. Plusieurs centaines de personnes seraient actuellement poursuivies pour ce délit, et pour avoir participé à des manifestations interdites. Parmi elles, le populaire député Moussel Lamelbarack.

Depuis octobre, les Koweïtiens ont défilé plusieurs fois pour demander une meilleure application de la Constitution et protester contre le changement de code électoral juste avant les élections législatives de décembre. Ils veulent choisir leur Premier ministre et surtout, réduire le contrôle grandissant de la famille régnante sur les postes de pouvoir.

Dans ce pays, le plus libre du Golfe, l'enchaînement de ces procès d'opinion fait tache d'huile. Différents mouvements d'opposition ont décidé cette semaine de se constituer en coalition. Une coalition large qui comprendrait des mouvements de jeunes et des syndicats.

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