Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Elle s’appelait Lama, elle n’avait que cinq ans. Elle était le souffre douleur d’un père qui en avait la garde depuis son divorce. Sa mère, Egyptienne, n’avait pas le droit de voir sa fille, elle avait tout juste le droit de passer quelques coups de fil.
La petite fille est restée dix mois en soins intensifs. A son admission à l’hôpital, les traumatismes constatés étaient particulièrement atroces : Lama a été violée, brûlée et torturée par un père barbare. Fayan al-Ghamadi, le célèbre prédicateur de la télévision saoudienne, a été qualifié de « monstre » par la population. Un homme qui prônait le voile intégral pour les petites filles de deux ans pour éviter selon lui le harcèlement sexuel.
C’est la consternation, aussi chez les militantes des droits des femmes. Il faut savoir qu’en Arabie saoudite qui applique la charia, un homme est condamné à mort pour un viol et un meurtre. Sauf s’il viole ou tue son enfant ou son épouse, auquel cas, il doit s’acquitter de son crime en payant le prix du sang.
En clair, Fayan al-Ghamadi a indemnisé la mère de Lama en lui versant 40 000 euros. Face à ce tsunami d’indignation qui a dépassé les frontières du royaume saoudien, un procès en appel devrait se tenir samedi prochain.