Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Enclave sunnite dans une région à majorité chiite, Arsal est devenu depuis le début des troubles en Syrie un fief islamiste. C'est par ce village accolé à la frontière avec la Syrie que transitent les armes destinées à l'opposition syrienne et les combattants libanais et étrangers qui partent rejoindre les rangs des rebelles.
Après plusieurs incidents l'année dernière avec des activistes islamistes et des habitants, l'armée libanaise évite d'y pénétrer. C'est la poursuite d'un homme recherché par les services de renseignement qui l'a poussée à s'y rendre. Le suspect était selon des sources de sécurité un officier de liaison entre la branche libanaise d'al-Qaïda, appelée les Brigades Abdallah Azzam, et le Front al-Nosra, la ramification syrienne de cette même organisation.
Mais le militant islamiste était sur ses gardes. L'unité venue l'arrêter est tombée dans une embuscade. Une grande confusion entoure les circonstances de l'incident. Les soldats morts et blessés, et les véhicules endommagés, témoignent de la violence des affrontements. Le suspect serait mort dans l'accrochage.
Les auteurs de cette embuscade meurtière se trouvent toujours dans le village, protégés par les habitants. L'armée a dépêché d'importants renforts qui ont bouclé le secteur et commencé des perquisitions. Elle a exhorté les habitants à coopérer et à livrer les suspects. Pour l'instant, le face à face continue.