Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
Du bout des lèvres, le Premier ministre Dmitri Medvedev veut bien l’admettre : le président Assad est en partie responsable de la guerre civile qui déchire la Syrie depuis de longs mois. Son erreur fatale, selon Medvedev, est de ne pas avoir impliqué l’opposition modérée dans le processus des réformes.
Depuis le début du conflit, la Russie refuse catégoriquement d’intervenir sur le sol Syrien ou de participer à l’éviction du président Assad. Mais il y a quelques mois, un nouveau refrain est apparu dans le discours du Kremlin : ce n’est pas le régime en place qu’il s’agit de sauvegarder, mais la souveraineté du peuple syrien. Peuple qui doit, tout entier, choisir son avenir politique, insiste Medvedev. Il s’aligne ainsi sur la position du ministère des Affaires étrangères russe.
Le Premier ministre ne doute pas que les jours de Bachar el-Assad sont comptés. Mais là encore, il ne fait que répéter ce que le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, a déclaré lors de la dernière visite à Moscou de l’émissaire international Lakhdar Brahimi.
Le Premier ministre Medvedev a donc ressassé à la chaine CNN les arguments sans cesse avancés par le Kremlin. Ce qui ne surprendra pas, puisque personne (en Russie du moins) n’attend de lui de prise de position indépendante.