Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Dans un communiqué, le mouvement des Frères musulmans, fer de lance du boycott, a contesté les chiffres publiés par la commission électorale indépendante. Leurs équipes ont fait le tour des centres de vote. A 3 heures de l'après-midi, le taux de participation était, selon le principal parti d'opposition jordanien, de 15% à 20%. Ils dénoncent également l'achat de vote ou disent avoir remarqué des urnes dont les scellés étaient brisés.
En face, la version est toute autre : les Jordaniens se sont rendus en masse en fin d'après-midi dans les centres de vote. C'est pour cela que la fermeture des bureaux a été repoussée d'une heure. Mille cinq cents candidats briguaient les 150 sièges du Parlement. Malgré une nouvelle loi électorale, la configuration ne change pas : les campagnes, zones plus fidèles au roi, sont surreprésentées au détriment des zones urbaines plus politisées.
Ces élections ne règlent pas la crise politique actuelle. La défiance entre le régime et l'opposition, le boycott du scrutin risque de donner un Parlement sans grand poids politique. C'est ce qui était reproché aux précédentes chambres. Entre scandale de corruption et décalage avec la rue jordanienne, les deux précédents Parlements ont été dissous avant le terme de leur période de quatre ans.