Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La saisie intervient à la veille d’une visite du ministre de la Défense dans le Sinaï. Le général Abdel Fatah el-Sissi doit rencontrer, dans une base aérienne, les chefs de tribus de la péninsule.
Ces chefs sont très remontés par la décision du général, qui consiste à interdire aux particuliers la propriété de terrains jouxtant la frontière. A la veille de Noël, les autorités avaient saisi des missiles anti-tanks qui, eux aussi, étaient destinés à Gaza.
A noter que lors des deux saisies, aucun accusé n’a été interpellé. Il s’agit, selon les experts, d’un message que les militaires veulent faire passer aux jihadistes du Sinaï : « Nous pouvons agir quand nous le souhaitons ».
En réalité, les militaires rongent leur frein depuis des mois. Ils avaient enclenché une vaste opération visant à reprendre le contrôle de la péninsule. C’était après la mort de seize militaires tués par des jihadistes du Sinaï et de Gaza en août dernier.
Mais l’opération menée en fanfare a très vite été ralentie, pour finir pratiquement gelée désormais. La présidence islamiste veut en effet poursuivre des négociations engagées avec les jihadistes.