Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Encore un sujet qui divise la population et la classe politique libanaise, celui des réfugiés syriens. Officiellement, ils sont 150 000, soit plus qu’en Jordanie ou en Turquie. En réalité, leur nombre dépasse les 200 000.
Le principal parti chrétien appelle à la fermeture des frontières. Le Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun, soutient que le Liban n’a pas les moyens financiers, ni les infrastructures nécessaires pour accueillir de nouveaux réfugiés. Il craint que leur séjour ne se prolonge, comme celui du demi million de Palestiniens, qui dure depuis soixante-quatre ans.
Cela risque, selon ce parti, d’affecter la démographie, au profit des musulmans. Les chrétiens deviendront alors une petite minorité, dans un pays où le système politique est basé sur une répartition confessionnelle des fonctions officielles.
L’opposition conduite par l’ancien Premier ministre Saad Hariri crie à la xénophobie. Le chef du Hezbollah non plus, n’est pas sur la même longueur d’onde que son allié Michel Aoun. Hassan Nasrallah a appelé à ne pas politiser ce dossier, qui doit être abordé d’un point de vue strictement humanitaire.
Tiraillé par ces positions contradictoires, le gouvernement libanais a adopté jeudi 3 janvier 2013 un plan d’aide aux réfugiés, rejeté par les ministres de Michel Aoun. Les frontières resteront ouvertes, les enfants des réfugiés seront scolarisés gratuitement et les blessés soignés.