Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue
À Melbourne, il s'appelait encore Youssouf Toprakkaya. Ce maçon trentenaire d'origine turque était en Syrie depuis six mois. Il y avait rejoint les rangs de la Brigade al-Farouk, qui lui rend hommage dans une vidéo sur YouTube. Le jihadiste australien apparaît, fusil d'assaut en main, puis en train de fabriquer une bombe artisanale.
Youssouf Toprakkaya était inscrit sur les listes des services de lutte antiterroriste américains, comme l'a révélé un câble diplomatique publié par WikiLeaks en 2010.
En 2012, deux autres Australiens, un cheikh sunnite et un kick-boxeur, ont été tués dans le conflit. Selon le président de l'Association des Syriens d'Australie, environ 80 Australiens, principalement d'origine syrienne et libanaise, seraient en ce moment en Syrie aux côtés des rebelles. Une goutte d'eau dans la masse des 1 100 à 2 700 jihadistes étrangers accourus en Syrie.
Le gouvernement australien a condamné le régime syrien, demandé le départ du président Bachar el-Assad et expulsé plusieurs diplomates. Mais la police australienne a officiellement mis en garde les candidats au jihad syrien, précisant qu'il est illégal de rejoindre la rébellion.