Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Ferat
Un an après le retrait des soldats américains d'Irak, c’est la déception pour beaucoup. Le pays est plongé dans une crise politique permanente qui paralyse les institutions. Dernier épisode en date, l'arrestation des gardes du ministre des Finances. Depuis dimanche 23 décembre, des manifestations se sont déroulées dans les régions sunnites d'al-Anbar, Salaheddine et Ninive.
Les manifestants demandent le départ de Nouri al-Maliki, le Premier ministre actuel. Il y a quelques semaines l'homme a pris de front la communauté kurde : en jeu, le rôle des peshmergas dans les régions non kurdes.
Aujourdhui, le scénario de décembre 2011 semble se répèter. Un mandat d'arrêt avait été lancé contre le vice président sunnite, Tarek al-Hachemi pour terrorisme. Il est maintenant en exil. Cette fois, c'est le ministre des Finances, Rifaa al-Issaoui qui est visé. Les sunnites parlent de discrimination. La population semble regarder tout cela d'un œil fatigué, même à Bagdad à Karrada, un quartier à majorité chiite ou Nouri al-Maliki était plutôt populaire.
Changer de Premier ministre?
« Si Saddam était en place ce serait mieux, dit ce vieil homme. Les Américains ont amené des hommes a eux. Leurs marionnettes. Et maintenant, on a ces tensions entre chiites et sunnites ;les Américains sont responsables de tout ça ».
Le regard de cet autre homme est tout aussi critique : « Il n y a pas de compréhension entre les groupes politiques. Et, du coup rien n'est fait sur le terrain. regardez les infrastructures, elles sont fatiguées, les egoûts, l’électricité, rien ne s`améliore. Les besoins des citoyens ne sont pas pris en compte. Rien n'a changé. Tout est en mauvais état ».
La solution serait de changer le Premier ministre, disent les partis politiques, même les partis chiites. Reste a trouver le candidat idéal, acceptable pour les Kurdes, les sunnites, les chiites, l'Iran. et les Etats-Unis. Un homme qui devra aussi faire oublier aux minorités la suprématie chiite actuelle.