Irak: une vague de protestations sunnites fait craindre de nouvelles tensions confessionnelles

De nouvelles manifestations ont secoué mercredi 26 décembre la province sunnite d'Anbar, en Irak. Des dizaines de milliers de personnes hostiles au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki se sont rassemblées dans cette région de l'ouest du pays. Ils ont bloqué la principale autoroute reliant Bagdad à la Syrie et à la Jordanie. Les rassemblements se succèdent depuis plusieurs jours, laissant craindre un regain de tensions confessionnelles dans le pays.

« Respectez les droits des sunnites ». Et même : « Le peuple veut faire tomber le régime ». C'est ce qu'a scandé la foule réunie à Ramadi, dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad. Une région majoritairement sunnite qui fut l'un des bastions de l'insurrection contre les forces américaines. Un autre rassemblement a eu lieu à Samarra, dans la province voisine. Cela fait maintenant plusieurs jours que la région proteste.

C'est l'arrestation, la semaine dernière, d'au moins neuf gardes du corps du ministre des Finances qui a mis le feu aux poudres. Le ministre, Rafia el-Essawi, originaire de la région d'Anbar, est l'un des plus hauts responsables sunnites du gouvernement. Le pouvoir accuse ces gardes du corps de terrorisme. Rafia el-Essawi, au contraire, assure que leur arrestation est politique. Il a appelé à la démission du Premier ministre, le chiite Nouri al-Maliki.

La communauté sunnite s'estime marginalisée par les chiites, arrivés au pouvoir après la chute de Saddam Hussein. Cette vague de protestations intervient dans une période critique, alors que le président Jalal Talabani est hospitalisé en Allemagne. Ce Kurde est considéré comme un garant de l'unité du pays.

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