Contrat d’armement avec la Russie: cacophonie au sommet de l'Etat irakien

A peine quelques heures après l'annonce par le cabinet du Premier ministre irakien de l'annulation de contrats d'armements colossaux avec la Russie, sur fond de soupçons de corruption, le ministère de la Défense, directement impliqué dans les négociations de ces contrats, dément, ce samedi 10 novembre. Quelles sont les origines de cet imbroglio ?

Les contrats d'armement de 4,2 milliards de dollars conclus début octobre 2012 avec la Russie étaient pourtant en bonne voie d'être finalisés : Bagdad manque en effet cruellement d'équipements depuis le départ des troupes américaines en décembre dernier, et ces contrats auraient aussi permis à Moscou de devenir le deuxième fournisseur d'armes de l'Irak derrière les Etats-Unis.

S'il est aujourd'hui impossible de savoir si ces contrats sont réellement annulés, et si les soupçons de corruption du chef du gouvernement à l'égard de son propre camp sont fondés, il est encore plus difficile de prévoir quelles seront les conséquences de cette affaire.

Pour un observateur russe, l'annulation est sans précédent dans l'histoire du commerce des armes russes. L'obstacle viendrait de Washington, pour qui un tel scénario est tout simplement inacceptable.

Autre hypothèse : Bagdad ferait pression sur Moscou pour abandonner ses projets dans le Kurdistan irakien. Le conglomérat russe Gazprom a été sommé vendredi de choisir entre ses exploitations dans l'est irakien et la région autonome du Kurdistan, avec laquelle Bagdad a plusieurs dossiers litigieux.

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