Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Lakhdar Brahimi n’est pas venu à Damas les mains vides. Des sources sûres indiquent que l’émissaire international a proposé un plan de sortie de crise inspiré de l’accord de Genève : il s’agit d’un gouvernement d’union nationale, disposant des pleins pouvoirs, chargé de gérer la période de transition.
Un compromis aurait été trouvé entre l’insistance de l’Occident a obtenir le départ de Bachar el-Assad et son maintien au pouvoir défendu par la Russie. Le président syrien resterait en place jusqu’à la fin de son mandat avec l’impossibilité de se représenter en 2014.
Pour l’instant rien d’officiel, mais les comités locaux de coordination qui combattent sur le terrain ont rejeté toute initiative qui forcerait les Syriens à choisir entre un compromis injuste ou la poursuite des crimes par le régime. Les Frères musulmans ont évoqué un complot faisant assumer à la communauté internationale, la «responsabilité des crimes contre l’humanité commis par Bachar el-Assad et ses gangs».
Le président syrien aurait fait à Lakhdar Brahimi une contre-proposition : des élections présidentielles en 2014 ouvertes à tous, y compris à lui-même, organisées sous une supervision internationale et arabe.
Le diplomate exposera en fin de semaine les résultats de ses rencontres damascènes à Moscou et au Caire. Pendant ce temps, la guerre continue.
Lakhdar Brahimi est attendu samedi à Moscou. La position russe pourrait légèrement s'infléchir sur le conflit en Syrie, pour trouver une sortie de crise et éviter le chaos. C'est l'analyse qu'en fait David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l'Ifas, l'Institut français d'analyse stratégique.