Assis derrière une table, en habits militaires, le général Abdelaziz Jassim al-Chalal lit un communiqué. Il annonce sa démission de son poste de chef de la police militaire en Syrie, parce que l'armée, dit-il, a failli à sa mission première de protéger le pays.
« Moi, général Jassim al-Chalal, chef de la police militaire de l'armée syrienne, annonce ma défection pour rejoindre la révolution du peuple car l'armée du régime s'est transformée en bande vouée au meurtre et à la destruction. L'armée a détruit des villes et des villages. Elle a également commis des massacres contre une population désarmée qui manifestait pour réclamer sa liberté », déclare-t-il.
Dans le reste de la vidéo, le général Chalal explique qu'il a fui son pays en traversant la frontière turque. Interrogé sur le temps qu'il a mis à faire défection, il affirme que les responsables de l'armée sont très surveillés. Il est donc difficile de partir. D'autres officiers hauts gradés souhaiteraient prendre le même chemin que lui, assure-t-il, mais les conditions ne seraient pas encore réunies.
Un coup dur pour le régime ?
La défection d'un haut gradé de l'armée est toujours bonne à prendre. C'est en substance ce qu'affirment certains opposants syriens, qui y voient un signe supplémentaire de la lente déliquescence du régime.
Mais d'autres sont plus circonspects. Le général Abdelaziz Jassim al-Chalal, qui a quitté ses fonctions de chef de la police militaire, ne serait pas très connu. Les mauvaises langues affirment qu'il n'était qu'à un mois de la retraite. Il ne risquait donc pas grand chose en abandonnant le pays.
Les dernières défections importantes remontent d'ailleurs à six mois. Il y eu celle, très médiatisée, en juillet, du général Manaf Tlass, ami d'enfance de Bachar el Assad, personnage controversé et rejeté par une partie de l'opposition syrienne. Elle a été suivie de celle du Premier ministre Riad Hijab, en août. Depuis les rumeurs de défection de personnalités comme le vice-président Farouk al-Chareh circulent, mais elles n'ont jamais été confirmées.