Avec nos envoyés spéciaux au Caire, Daniel Vallot et Bertrand Haeckler
Il y a un avant-goût de victoire pour les partisans du président égyptien. Magdi, 67 ans, a voté « oui » à la Constitution hier soir et ce dimanche il se dit heureux du résultat du vote. « Je remercie Dieu d’avoir donné la victoire au ‘oui’. Maintenant, je demande à l’opposition de se calmer, d’arrêter son travail de sape, pour que l’Egypte puisse se remettre au travail et que le président Morsi puisse de nouveau gérer le pays », réclame-t-il.
Mais les anti-Morsi ne sont pas prêts de désarmer. Dans ce quartier du Caire, les opposants disent leur incompréhension face à la victoire annoncée du « oui » et ils accusent le camp adverse d’avoir manipulé le vote. « Il y a eu beaucoup de fraudes, c’est sûr. Il y a même des gens qui ont été payés pour voter ‘oui’. Autour de nous, on voit bien que tout le monde est contre cette Constitution : les chrétiens sont contre, nous aussi sommes contre, et nous sommes bien plus nombreux que les chrétiens ! Si cette Constitution passe, c’est sûr, il va y avoir de nouveau des violences », prédit l'un d'eux.
Pour le président Morsi et ses partisans, ce référendum doit permettre à l’Egypte de retrouver un semblant de stabilité. A entendre ses opposants, la victoire annoncée du « oui » risque au contraire de nourrir les tensions qui secouent le pays depuis plus de trois semaines.