Les rebelles syriens en difficultés devant le verrou de Damas

Les rebelles et l’armée s’affrontent toujours dans de violents combats, dans et autour de Damas. Plus de 102 personnes ont été tuées le 4 décembre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’organisation rapporte également la mort de neuf élèves et d’un professeur, tous tués par un obus de mortier tiré sur leur salle de classe dans le camp de déplacés d’al-Wafidine. Cette attaque est imputée aux rebelles par le régime de Bachar el-Assad.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les affrontements se concentrent dans une ceinture allant de l’est au sud-ouest, sur une profondeur de 5 à 12 kilomètres autour de Damas. Les belligérants ont jeté dans la bataille des forces considérables, tant les enjeux sont importants. L’armée régulière utilise des unités spéciales, appuyées par l’aviation, les tanks et l’artillerie.

Les rebelles, quant à eux, ont acheminé des milliers d’hommes de différentes régions de Syrie avec pour objectif de resserrer l’étau autour de Damas en prenant le contrôle des proches banlieues. Mais ils n’y sont pas encore parvenus. Ils sont gênés par le verrou de Jaramana, une ville de banlieue habitée en majorité par des chrétiens et des druzes qui ont formé des milices d’auto-défense ; celles-ci empêchent les rebelles de prendre position dans cette région stratégique. Et, après une violente offensive, l’armée a réussi à les déloger et les éloigner des abords de l’aéroport.

Ces dernières vingt-quatre heures, les combats se sont concentrés dans les localités au sud-est de Damas et les explosions des bombes larguées par les avions ou les tirs d'obus ont été entendus dans toute la province.

Débordements au Liban

Les répercussions de cette crise syrienne se sont encore fait sentir au Liban voisin. Des incidents ont éclaté le 4 décembre dans le Nord, à Tripoli.

La tension est apparue dans la capitale du nord du Liban dès l’annonce de la mort d’un groupe d’islamistes libanais tombés dans une embuscade de l’armée syrienne vendredi 30 novembre en territoire syrien non loin de la frontière libanaise. Cette tension s’est transformée en accrochage armé entre les quartiers sunnite de Bab el-Tebbaneh et alaouite de Jabal Mohsen. Au moins quatre personnes sont mortes et plusieurs autres ont été blessées.

La situation a dégénéré après des rumeurs sur l’intention des sunnites d’enlever des habitants alaouites pour les échanger contre les islamistes capturés en Syrie. L’armée libanaise a lancé un ultimatum aux miliciens pour qu’ils se retirent des rues. Effectivement, les soldats ont commencé à riposter aux tirs mais les combats se sont poursuivis toute la nuit.

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