Avec notre bureau de Bruxelles,
Effectivement, Anders Fogh Rasmussen a affirmé que « l'utilisation d'armes chimiques par Damas serait totalement inacceptable ». Une déclaration d'une netteté inhabituelle pour le secrétaire général de l'Otan qui ajoute que l'utilisation des armes chimiques entraînerait « une réaction immédiate de la communauté internationale », entendez donc des vingt-huit pays alliés réunis ce mardi 4 décembre.
Une position qui tranche véritablement avec l'attitude adoptée jusqu'ici par l'Alliance atlantique qui, depuis le début de la guerre civile en Syrie, avait tout misé sur la modération et la nécessité d'un apaisement et d'une solution politique.
L'autre dossier du jour, toujours lié à la Syrie, c'est la demande d'Ankara pour le déploiement de missiles Patriot à sa frontière commune d'avec la Syrie.
Et cela semble acquis d'avance. Anders Fogh Rasmussen vient de le souligner. Le feu vert est attendu dans la journée et on s'oriente donc vers un déploiement de ces missiles sol-air à moyenne portée d'ici au mieux cinq à six semaines. Mis à part les Etats-Unis, ces systèmes d'armes sont en dotation dans les armées néerlandaises et allemandes. Dans ces deux pays sont prévus les débats parlementaires mais d'ores et déjà, des observateurs militaires se sont rendus dans les régions du sud de la Turquie où les batteries de Patriot pourraient être installées, parmi lesquelle la base de Diyarbakir.
Cette décision est évidemment politique puisque les vingt-huit pays de l'Alliance atlantique sont toujours opposés à toute action qui pourrait les entraîner dans un engrenage militaire. L'Otan insiste donc fortement sur le fait que ces missiles seront déployés sur le territoire de l'un des leurs pour une mission à caractère défensif qui ne vient pas en appui d'une quelconque zone d'exclusion aérienne ou de quelque action offensive que ce soit.
Il n'en reste pas moins que les alliés entendent ainsi démontrer qu'ils sont sans réserves aux côtés de la Turquie après la destruction d'un chasseur turc par la Défense antiaérienne (DCA) syrienne fin juin et des tirs de mortier vers le territoire turc début octobre.