Egypte : manifestations décisives pour l'opposition

Dans onze jours, le président Mohamed Morsi aura la possibilité d'élargir son champ des possibles. Les juges, victimes de la pression islamiste, voulaient se mettre hors jeu en refusant de superviser le référendum. Mais leur hiérarchie a pris le contre-pied de cette décision. Des magistrats seront donc présents dans les bureaux de vote.

Avec notre envoyé spécial au Caire, Daniel Vallot

Le Conseil supérieur de la justice a donné son accord pour déléguer des magistrats dans les bureaux de vote. Il a donc ouvert la voie en effet à l’organisation de ce référendum toujours aussi contesté en Egypte.

Attention, cette décision n’est pas forcément contraignante. Les juges, qui sont en grève depuis le début de la crise, devraient pouvoir boycotter, s’ils le décident, l’organisation du vote. Mais tous les magistrats d’Egypte ne sont pas en grève : certains sont neutres, d’autres sont carrément favorables au président Mohamed Morsi. Et celui-ci pourrait donc trouver assez de juges le 15 décembre prochain pour organiser ce fameux scrutin.

Cette annonce est donc une déception pour l’opposition et une première victoire remportée par le camp de Mohamed Morsi.

L'opposition veut rassembler massivement

Dans ce contexte, l’opposition va tenter de reprendre la main. Une manifestation est prévue ce mardi devant le palais présidentiel.

L’opposition ne va pas abandonner la place Tahrir pour autant. En réalité, deux manifestations vont avoir lieu de manière quasiment simultanée : l’une sur la place emblématique de la révolution, pour protéger le sit-in qui a lieu sur cette place depuis le début de la crise, l’autre effectivement devant le palais présidentiel qui se trouve dans le quartier d'Héliopolis à une trentaine de kilomètres de Tahrir.

Cette manifestation sera très importante et sera peut-être même décisive : l’opposition a besoin en effet de mobiliser massivement, plus que jamais depuis le début de la crise. En cas de mobilisation faible ou même moyenne, Mohamed Morsi pourrait considérer, non pas que la partie est gagnée, loin de là, mais qu’elle est un peu mieux engagée pour lui qu’il y a quelques jours.

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