Le médecin légiste suisse raconte l'autopsie d'Arafat

Nos confrères du Matin Dimanche publient en exclusivité l'interview du médecin légiste suisse qui a autopsié la dépouille de l'ancien leader palestinien Yasser Arafat, décédé en novembre 2004. Pas de révélation sur les résultats, bien entendu. Les échantillons sont arrivés à Lausanne ce week-end et il faudra trois à quatre mois pour les analyses. Il donne en revanche des détails sur la façon dont les opérations se sont déroulées. Patrice Mangin et son équipe du Centre universitaire de médecine légale de Lausanne furent les premiers à déceler des traces de polonium sur les habits d'Arafat, voici quelques mois. La machine s'était alors mise en route.

De notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

« Nous avons effectué une soixantaine de prélèvements placés dans de petites fioles d’une trentaine de millilitres. Les trois équipes – suisse, française et russe – disposent d’une vingtaine d’échantillons qui seront analysés. »

Le médecin légiste suisse, Patrice Mangin, raconte à nos confrères de Matin Dimanche le déroulement de l’autopsie. La dépouille d’Arafat était emmaillotée dans des linceuls, explique le docteur Mangin. On savait qu’un peu de terre avait été répandue avant de refermer le tombeau. Cela donnait un aspect argileux et tout était assez humide.

Les prélèvements effectués sont de trois types. Les premiers pour déterminer l‘identité du corps, les seconds pour confirmer l’hypothèse de la présence de polonium et les derniers pour des investigations à visées toxicologiques.

Seul le médecin légiste palestinien a touché la dépouille d’Arafat. Il avait été entendu qu’il pratiquerait les gestes chirurgicaux nécessaires. Le corps n’a pas été déplacé, les échantillons étant transportés dans un petit laboratoire ouvert dans une mosquée attenante.

Partager :