Avec notre envoyé spécial au Caire
Les partisans de Mohamed Morsi ont choisi le site de l'université du Caire comme point de départ de leur mouvement parce qu'il est éloigné géographiquement de la place Tahrir, ce qui devrait permettre, a priori, déviter les affrontements avec leurs opposants.
Le rassemblement a débuté en fin de matinée, mais les manifestants n'ont cessé d'affluer jusqu'en début d'après-midi. Ils arrivent par groupe, brandissant des drapeaux égyptiens et des portraits de Mohamed Morsi.
Leurs slogans reprennent, de façon détournée, ceux du printemps arabe. « Les vrais révolutionnaires sont de retour », scandent les dirigeants des Frères musulmans qui se succèdent à la tribune.
Les islamistes veulent faire de ce rassemblement celui de toute l'Egypte, par opposition à la place Tahrir qui ne représenterait, selon eux, qu'une frange minoritaire, celle d'une bourgeoisie progressiste, éloignée des réalités du peuple. « Morsi n'est pas un dictateur, reprennent les manifestants, Morsi doit poursuivre son travail. »
Le décret constitutionnel qui a mis le feu aux poudres la semaine dernière, et qui renforce considérablement les pouvoirs du chef de l'Etat, est une mesure temporaire, exceptionnelle, arguent les partisans du président, le temps, disent-ils, de remettre en état de marche le système politique égyptien. Selon eux, dans deux mois, au plus tard, tout sera rentré dans l'ordre. L'Egypte aura non seulement une nouvelle Constitution, mais aussi un Parlement légitime et à même de fonctionner normalement.