Avec notre envoyé spécial à Gaza, Nicolas Falez
Le sol est couvert d’herbes sauvages. La terre n’a pas été cultivée depuis des années. Nous sommes dans l’est de la bande de Gaza. Il y a encore quelques jours, l’armée israélienne interdisait de s’approcher à moins de 300 mètres de la frontière.
« On n’a rien fait pousser ici pendant des années, nous dit un vieil agriculteur coiffé d’un keffieh rouge et blanc. Avant, il y avait des céréales, des légumes. Si Israël respecte la trêve, alors on pourra recommencer à cultiver ici. »
Pour l’instant, les dizaines de jeunes Palestiniens qui arpentent cette plaine veulent surtout s’approcher de la clôture. Ils se tiennent à quelques mètres seulement des Jeeps de l’armée israélienne qui patrouillent de l’autre côté. Un jeu dangereux, puisque vendredi les militaires ont ouvert le feu, tuant un jeune de 20 ans.
« On vient voir, explique l’un des jeunes avançant vers la clôture et le mirador israélien, juste derrière. On n’a pas peur, ce sont nos terres. Et de l’autre côté aussi, ce sont nos terres. »
Une voiture blanche s’approche, puis repart. Ce sont les forces de sécurité du Hamas. S’il y avait d’autres tirs et d’autres victimes dans l’ancienne zone tampon, c’est tout le processus du cessez-le-feu qui pourrait vaciller.