Sur les réseaux sociaux, des images montrent la petite ville de Ras al-Aïn, « Serekaniye » en kurde, calme et vide. Très endommagée par une dizaine de jours de combats, la ville, située tout au nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie, serait sous le contrôle des Unités de défense populaire (YPG), la principale milice kurde de la région.
Ras al-Aïn est tombée le week-end dernier aux mains de la rébellion, mais des accrochages violents ont rapidement éclaté entre des groupes liés à l’Armée syrienne libre et les Kurdes qui peuplent cette région. Le maire kurde de la ville et un journaliste arabe y ont été tués, parmi des dizaines d’autres victimes.
Dans une vidéo diffusée elle-aussi sur internet, les islamistes appellent au nettoyage des « Kurdes mécréants ». Côté kurde, on pense qu’ils ont utilisé le territoire turc pour acheminer des tanks devant prendre part aux combats.
Les affrontements se sont poursuivis jusqu’à jeudi soir. Ils ont fait une victime civile de plus côté turc - un instituteur blessé par une balle perdue -, et ont été marqués par la chute d’obus tirés depuis la Turquie, toujours selon une source kurde.
Le président du PYD, le parti kurde qui contrôle la milice YPG, a dénoncé le soutien d’Ankara à la rébellion syrienne dans ces récentes attaques, promettant que les Kurdes « n’avaient pas dit leur dernier mot ».