Egypte : Mohamed Morsi s’est arrogé les pleins pouvoirs

En Egypte, le président Mohamed Morsi a annoncé ce jeudi des dispositions qui élargissent tous ses pouvoirs. Il a également limogé le procureur général et ordonné de nouveaux procès contre les responsables de l'ancien régime. Complètement mise à l'écart, l’opposition crie au putsch et voit en lui « un nouveau pharaon ».

La plus importante décision du président Morsi a été de blinder toutes ses décisions depuis son arrivée au pouvoir. Tous ses décrets sont déclarés incontestables et sans recours, même devant la justice. Le président a aussi blindé le Sénat et l’Assemblée constituante contre la Haute cour constitutionnelle, qui devait se prononcer le 2 décembre sur leur dissolution.

Tous les pouvoirs

Parallèlement, le président a décidé de rejuger toutes les affaires concernant la responsabilité dans la mort des révolutionnaires. Il a aussi décidé d’accorder des pensions exceptionnelles et des postes de fonctionnaires aux « victimes de la révolution ».

Si le courant islamiste a applaudi les décisions comme étant « l’aboutissement de la révolution », les forces non islamistes sont indignées par ce qu’elles considèrent comme un « putsch ». Les partis libéraux et de gauche parlent d’un « Pharaon dont la dictature est pire que celle de Moubarak » et soulignent que le raïs dispose aujourd’hui de tous les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire.

Vendredi 23 novembre, les anciens « révolutionnaires » se sont donnés à nouveau rendez-vous sur la place Tahrir, au Caire, pour manifester contre le gouvernement. Le militant Aalam Wassef, jeune bloggeur et engagé dans la révolution de 2011, craint des débordements :

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