Avec nos envoyés spéciaux à Rafah, Véronique Gaymard et Bertrand Haeckler
Dans le ciel à haute altitude, on entend et on aperçoit plusieurs drones israéliens qui survolent le sud de la bande de Gaza. Au loin, de la fumée noire s’élève, un tir israélien vient de toucher la zone. Certains Palestiniens établis en Egypte ont décidé de rentrer à Gaza pour soutenir leur famille. Ahmed, lui, a décidé de fuir Rafah côté palestinien et d’emmener toute sa famille en Egypte. Ils sont sept dans une voiture chargée de valises sur le toit. « La guerre a commencé là aussi, dit-il. Il y a beaucoup de bombardements, j’ai peur pour les enfants, la nuit dernière on n’a pas pu dormir. La situation là-bas est très dangereuse. J’ai vu des bombes tomber tout près de moi. C’est très dangereux. »
Mais selon les chauffeurs de taxi et les jeunes désœuvrés qui tournent en moto, peu de Gazaouis franchissent le terminal de Rafah. Seuls les plus de 40 ans, les femmes, les enfants et des blessés sont autorisés à entrer en Egypte. Cinq ambulances arrivent du poste frontière. Direction : l’hôpital central d’El Arish, à une quarantaine de kilomètres côté égyptien. Selon le secrétaire général du ministère de la Santé pour le Sinaï, Taher Khater, quinze blessés de Gaza y ont été transférés depuis mercredi. « Nous avons mis en place une coordination avec l’hôpital al Shifa de Gaza, explique-t-il. Ce sont eux qui nous appellent pour nous dire quand ils ont besoin de notre aide. Nous diagnostiquons les cas les plus graves, soit on peut les soigner ici, soit on les évacue vers Le Caire. »
Ce samedi, l’hôpital a reçu six blessés. Quatre dans un état grave doivent être transférés au Caire. Selon le directeur de l’hôpital, tous sont des civils, surtout des personnes âgées.