Avec notre correspondant en Israël, Nicolas Falez
Une sirène très puissante a retenti dans Tel-Aviv à la mi-journée. Plusieurs automobilistes qui se trouvaient à ce moment-là sur la rue se sont arrêtés. Nous avons tous cherché abri au rez-de-chaussée d’un bâtiment proche. J’ai vu une femme sortir son enfant de sa voiture et se mettre en position fœtale pour protéger cet enfant.
La sirène a retenti pendant environ une minute, à l’issue de laquelle une très forte déflagration s'est fait entendre. Il n'y a pas d’informations pour l’instant sur le lieu de chute de ce projectile, ni sur la nature de ce projectile. Mais c’est la deuxième fois en vingt-quatre heures que Tel-Aviv entend ainsi les sirènes.
Cette situation est tout à fait inédite. Cela n’a rien à voir avec les alertes qui sont quotidiennes dans les villes du sud d’Israël. Pour les trois millions d’habitants de Tel-Aviv et de son agglomération, elle montre que l'opération en cours à Gaza provoque une escalade militaire, en tout cas en ce qui concerne la portée des engins utilisés par les groupes palestiniens de Gaza.
« Le début de la guerre »
En ce début de week-end, sur le front de mer de Tel-Aviv se croisent des joggeurs, des cyclistes, et des promeneurs.
« Nous étions un peu inquiets parce que c’est la première fois à Tel-Aviv, avoue un habitant de la ville qui a entendu la sirène hier. Petit-à-petit on commençait à entendre que c’était le Hamas, ou le Jihad [islamique] ou les autres qui ont attaqué Tel-Aviv pour la première fois. Peut-être que c’est très grave pour les Israéliens parce que Tel-Aviv c’est le centre d’Israël. Et peut-être que c’est le début de la guerre. »
Près de l’un des cafés de la plage, Michal confie qu’il n’a pas cherché refuge dans un abri, lorsque l’alerte a retenti. « Je ne me suis même pas posé la question, confie-t-il. J’ai vu des gens dans mon quartier courir vers un parking. Si je comprends bien, c’est là qu’il faudrait que je coure. »
Il y a 800 000 habitants à Tel-Aviv et plus de 3 millions avec son agglomération. Hier encore, Michal utilisait le terme de « bulle » pour décrire sa ville qui veut vivre loin des conflits de la région. « Ici à Tel-Aviv on pense être protégé de tous les événements idiots qui se déroulent autour. Mais peut-être qu’il est temps de se réveiller… ».