Dans la région de Tel-Aviv, les sirènes d’alerte ont retenti pour la première fois depuis 20 ans

Les habitants de la région de Tel-Aviv ont entendu jeudi 15 novembre les sirènes d’alerte retentir pour la première fois depuis la première guerre du Golfe, soit depuis plus de 20 ans. Des alertes réitérées ce vendredi. Deux roquettes tirées de la bande de Gaza ont visé l’agglomération de Tel-Aviv, sans faire de blessés ni de dégâts.

Avec notre correspondant en Israël, Nicolas Falez

Une sirène très puissante a retenti dans Tel-Aviv à la mi-journée. Plusieurs automobilistes qui se trouvaient à ce moment-là sur la rue se sont arrêtés. Nous avons tous cherché abri au rez-de-chaussée d’un bâtiment proche. J’ai vu une femme sortir son enfant de sa voiture et se mettre en position fœtale pour protéger cet enfant.

La sirène a retenti pendant environ une minute, à l’issue de laquelle une très forte déflagration s'est fait entendre. Il n'y a pas d’informations pour l’instant sur le lieu de chute de ce projectile, ni sur la nature de ce projectile. Mais c’est la deuxième fois en vingt-quatre heures que Tel-Aviv entend ainsi les sirènes.

Cette situation est tout à fait inédite. Cela n’a rien à voir avec les alertes qui sont quotidiennes dans les villes du sud d’Israël. Pour les trois millions d’habitants de Tel-Aviv et de son agglomération, elle montre que l'opération en cours à Gaza provoque une escalade militaire, en tout cas en ce qui concerne la portée des engins utilisés par les groupes palestiniens de Gaza.

« Le début de la guerre »

En ce début de week-end, sur le front de mer de Tel-Aviv se croisent des joggeurs, des cyclistes, et des promeneurs.

« Nous étions un peu inquiets parce que c’est la première fois à Tel-Aviv, avoue un habitant de la ville qui a entendu la sirène hier. Petit-à-petit on commençait à entendre que c’était le Hamas, ou le Jihad [islamique] ou les autres qui ont attaqué Tel-Aviv pour la première fois. Peut-être que c’est très grave pour les Israéliens parce que Tel-Aviv c’est le centre d’Israël. Et peut-être que c’est le début de la guerre. »

Près de l’un des cafés de la plage, Michal confie qu’il n’a pas cherché refuge dans un abri, lorsque l’alerte a retenti. « Je ne me suis même pas posé la question, confie-t-il. J’ai vu des gens dans mon quartier courir vers un parking. Si je comprends bien, c’est là qu’il faudrait que je coure. »

Il y a 800 000 habitants à Tel-Aviv et plus de 3 millions avec son agglomération. Hier encore, Michal utilisait le terme de « bulle » pour décrire sa ville qui veut vivre loin des conflits de la région. « Ici à Tel-Aviv on pense être protégé de tous les événements idiots qui se déroulent autour. Mais peut-être qu’il est temps de se réveiller… ».

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