Le régime syrien qualifie d'«immorale» la reconnaissance par la France de la coalition

Mardi 13 novembre, la France est devenue le premier Etat occidental à reconnaître la nouvelle formation de l'opposition syrienne unifiée dont l'accord a été obtenu à l'issue de discussions houleuses à Doha. Les Etats-Unis ne se sont eux pas engagés si loin, et les pays arabes sont encore divisés. Ces déclarations ont suscité la colère des autorités syriennes, qui ont condamné la position de la France.

La réunion de Doha est « une déclaration de guerre », car le texte de l'accord stipule que « tout dialogue avec le gouvernement est exclu ». C'est ce qu'a déclaré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdal mercredi 14 novembre. Il a jugé la position de la France « immorale », notamment le fait de vouloir reconsidérer la question des livraisons d'armes, qu'elle refusait jusqu'à présent. Selon lui, cette reconnaissance « contredit l'histoire de la France dans les affaires internationales ».

Le président français a reconnu mardi la coalition comme « le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d'en terminer avec le régime de Bachar el-Assad ».

Les Etats-Unis, eux, se sont montrés plus réservés. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en déplacement en Australie, a déclaré que cette coalition était un « pas important en avant, et aidera la communauté internationale à mieux cibler l'aide ». Elle a par ailleurs annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 30 millions de dollars. Mais avant d'aller plus loin dans une reconnaissance, Washington veut d'abord s'assurer de la façon dont la coalition va s'organiser sur le terrain et montrer sa représentativité.

La Ligue arabe considère pour l'instant la nouvelle coalition comme « son principal interlocuteur ». Pour les monarchies du Golfe en revanche, la coalition est désormais le « représentant légitime du peuple syrien ».

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