L'opposition syrienne, très divisée jusqu'à présent, peinait à obtenir du crédit auprès de la communauté internationale. Mais le week-end dernier, elle a formé une nouvelle coalition que la France vient donc de reconnaître.
Dès lors se pose la question des livraisons d'armes que cette opposition réclame depuis longtemps et qui lui ont toujours été refusées. Les choses pourraient donc changer d'après François Hollande : « Sur la question des livraisons d'armes, la France n'y était pas favorable dès lors qu'elle n'était pas sûre que ces armes arriveraient là où elles étaient nécessaires et souhaitables. Avec la coalition, dès lors que ce serait un gouvernement légitime de la Syrie, cette question sera nécessairement reposée, pas simplement à la France, (mais) à tous les pays qui reconnaîtront ce gouvernement »
La question des livraisons d'armes à l'opposition syrienne n'est donc plus taboue. Mais, il reste encore du chemin à parcourir avant de passer à l'acte. Les Européens ont voté un embargo sur les livraisons d'armes en Syrie, que ce soit pour le régime ou pour l'opposition. Il reste aussi la crainte de voir ces armes tomber dans de mauvaises mains. En effet, les groupes jihadistes sont de plus en plus actifs en Syrie.
L'opposition satisfaite
De son côté, la nouvelle coalition d'opposition syrienne se réjouit de la reconnaissance française. Le président du Conseil national syrien (CNS, membre de la coalition), George Sabra, se dit satisfait. Il espère désormais que l'ensemble de la communauté internationale, et notamment l'Union européenne, prenne la même décision. Pour lui, « la France prouve de plus en plus son amitié envers le peuple syrien ».
Selon George Sabra, la même demande va être effectuée auprès des pays arabes. La priorité sera aussi une augmentation de l'aide humanitaire.
Pour l'instant, les Etats-Unis, eux, restent sur leur position. Ils considèrent la nouvelle coalition de l'opposition syrienne comme « une représentation légitime du peuple syrien », mais pas comme la seule.