C'était l'événement politique du jour en France, la conférence de presse de François Hollande à l'Elysée, six mois après son investiture. Bien qu'au plus bas dans les sondages et contesté au sein même de sa majorité, il a redit - comme il l'avait laissé entendre - qu'il assumait ses choix et sa méthode, conformes aux engagements qu'il avait pris. Chômage, pacte de compétitivité, finances publiques, beaucoup de point ont été abordés car le chef de l'état s'est voulu pédagogue.
Ferme et pédagogue
Durant quarante minutes, le président a d’abord pris seul la parole, un texte particulièrement travaillé avec des formules et du fond mais surtout quelques messages. A l’Elysée on était bien conscient d’un déficit de pédagogie et c’est ce qu’a fait François Hollande dans cette première partie en répondant parfois de manière assez ironique à certaines critiques, à certaines formules lues et entendues depuis six mois. Le ton a été ferme et même parfois sévère sous les dorures de l’Elysée.
Il a d’abord répondu aux critiques sur son bilan des six premiers mois en reprenant un à un tous les engagements que son gouvernement a mis en œuvre tout en expliquant que la politique n’était pas « une addition de réformes » ni « une comptabilité de promesses ». Il fallait faire aussi de la pédagogie sur ce que l’on a pu appeler « le virage » de la présidence Hollande dans la présentation du pacte de compétitivité pour les entreprises et d’une hausse de la TVA. « Pas de pause, pas de renoncement, pas de tournant ou de virage » a dit François Hollande « mais j’assume, parfois nous devons corriger ».
Le chef de l’Etat s’est appliqué sans forcément convaincre à expliquer que sa TVA n’avait rien à voir avec celle de Nicolas Sarkozy. Il a même osé parler d’une « modernisation de la TVA ». Et puis sur la hausse de 20 milliard d’impôts annoncée à la rentrée « que fallait-il faire ? » a-t-il fait mine de s’interroger « attendre ? Eh bien non, c’était mon devoir », rappelant que le redressement des finances publiques était l’un de ses grands engagements.
Volontariste et optimiste
Sur la forme, François Hollande s’est montré volontariste, un ton déjà adopté durant sa campagne et qu’il ne cesse d’employer depuis le début de son quinquennat. Un ton volontariste et aussi optimiste, en particulier sur le chômage dont il a affirmé que c’était bien la priorité de son quinquennat. Et il a lancé la mobilisation pour l'emploi avec un vocabulaire parfois guerrier et aussi avec une prise de distance par rapport à son lointain prédécesseur François Mitterrand. « Tout n’a pas été tenté contre le chômage » a dit François Hollande, contrairement à François Mitterrand qui, lors de son second mandat, avait fait l’aveu de son impuissance sur le sujet.
Au final, on a donc vu un président volontariste sur l’avenir de la France. « Le déclin n’est pas notre destin » a-t-il affirmé. Et alors que sa popularité est en berne, il a pris la pose sacrificielle en déclarant notamment : « vous croyez que c’est facile d’annoncer aux Français une hausse d’impôt de 20 milliards à la rentrée ? Moi, ce qui m’importe, ce n’est pas l’état de l’opinion aujourd’hui, mais l’état de la France dans cinq ans », a-t-il conclu.