Le visage fermé, Sergueï Lavrov répète ce qu'il dit depuis plusieurs mois : la solution en Syrie doit être politique, l'opposition doit négocier avec le régime en place. Pas question de faire partir Bachar el-Assad :
« Imaginer qu'on fasse chuter ce régime et que tout rentre dans l'ordre est improductif, ce sont des fantaisies. Si certains posent comme priorité le renversement de ce dirigeant qu'ils n'aiment pas, malheureusement les massacres vont se poursuivre encore longtemps. »
Laurent Fabius écoute, un rictus aux lèvres. Il réaffirme la position de la France :
« Nous, nous disons qu’on arrivera pas à trouver de solution dans laquelle M. Bachar el-Assad reste au pouvoir. En tout cas, nous sommes en contact, nous discutons, dans le climat que vous constatez. Et nous discutons aussi du fait que le Conseil de sécurité puisse de nouveau jouer son rôle, parce qu’il a un rôle très important à jouer. »
Même si le chef de la diplomatie française s'évertue à énumérer les points de convergence avec la Russie, comme la nécessité d'arrêter les massacres, les divergences entre les deux pays sur la Syrie restent profondes.