Syrie : malgré l'échec de sa trêve, le médiateur Lakhdar Brahimi n'abdique pas

La spirale de la violence en Syrie continue. Personne n’a plus le moindre espoir de voir respectée la trêve négociée par l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Et pourtant, celui-ci n’a pas l’intention de jeter l’éponge. Selon son entourage, il prépare même des nouvelles initiatives afin d’amener le régime de Bachar al-Assad et l’opposition à la table des négociations.

Pour l’instant, ni les autorités ni les rebelles ne semblent disposés à faire taire leurs armes. Selon un diplomate à l’ONU cité par l’Agence France-Presse, « le processus politique ne débutera pas avant qu’Assad et l’opposition se soient tellement battus qu’ils n’aient plus d’autre choix ».

Cependant, Lakhdar Brahimi serait en train d’élaborer « quelques nouvelles idées d’action » afin d’accélérer et faciliter le processus. Il doit les présenter en novembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Sans doute pour mieux préparer le terrain, il se rendra dans les prochains jours en Russie et en Chine, les deux pays membres permanents du Conseil qui entretiennent de bonnes relations avec le régime de Bachar al-Assad.

Le diplomate algérien espérait transformer la trêve de quatre jours, négociée à l’occasion de la fête musulmane du Sacrifice, en un cessez-le-feu plus long et plus solide. Cette tentative ayant clairement échouée, il entend maintenant atteindre le même objectif avec d’autres moyens diplomatiques.

Plusieurs centaines de morts

Il est vrai que le cessez-le-feu du médiateur n’a tenu que quelques heures. Au premier jour de la trêve, vendredi, 146 personnes ont trouvé la mort, et 114 au deuxième jour. Des chiffres communiqués, comme fréquemment depuis le début du conflit, par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ONG basée au Royaume-Uni.

Ce dimanche soir, l’OSDH faisait état d’au moins 52 personnes -29 civils, 10 soldats et 13 rebelles - tuées à travers le pays. Ainsi la province de Damas a été secouée par plusieurs raids aériens des forces du régime, à Erbine, Zamalka et Harasta. La rébellion s’est, elle, réjouie de la prise de trois postes de l’armée à Douma, aux abords de la capitale.

A Alep, dans le nord du pays, les combats ont particulièrement opposé les forces loyalistes aux islamistes des « Bataillons de l’islam », du « Bataillon des soldats de Mahomet », et du Front al-Nosra, très actif depuis le début de l’année.

Dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, au moins 16 personnes, dont 7 enfants et 5 femmes, ont été tuées dans un raid aérien de l'armée régulière, toujours selon l’OSDH. La frappe a eu lieu sur le village d'Al-Bara, dans la région de Jabal al-Zawiya.

 

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