De notre envoyée spéciale à Beyrouth, Véronique Gaymard
Dans le centre de Tripoli, l’armée a installé un poste de contrôle avec un char. Juste en face, une quinzaine de tentes arborent le drapeau libanais et des photos du chef des renseignements de la police assassiné, Wissam el-Hassan, ainsi que celles de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat en 2005.
C’est à l’initiative d’organisations de la société civile que ce sit-in a été organisé. Selon son coordinateur, Toufik Allouche, cette manifestation est un succès : « Le premier jour, on a eu peu près 200 personnes, et depuis on a toujours entre 200 et 400 personnes. »
Le Courant du futur, un des partis de la coalition du 14-Mars, dans l’opposition, est majoritaire ici à Tripoli. Georges Drouby est l’un de ses membres, il est venu soutenir l’initiative, « devant la maison du Premier ministre, M. Mikati, pour lui dire que les Tripolitains ne sont pas d’accord avec ce gouvernement qui couvre cette situation politique inacceptable. »
Discours, musique, cet événement veut se maintenir dans la durée et faire passer un message. « Il est temps que ce gouvernement parte, insiste Toufik Allouche, qu'il s’en aille et qu'on appelle à la formation d’un gouvernement neutre qui a deux sujets à l’agenda : l’enlèvement des armes du Hezbollah et l’organisation des élections qui soient loin de l’hégémonie du Hezbollah. »
Les tentes sont censées rester en place jusqu’à la démission du gouvernement.
Le mouvement du 14-Mars refuse donc de prendre part aux discussions politiques menées depuis quelques jours par le président et réclame au préalable le désarmement du Hezbollah. Le conseiller du chef du gouvernement, Khaldoun al-Charif, estime pourtant que le dialogue est la seule issue.