Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
À quelques heures des funérailles du général Wissam al-Hassan, la tension restait vive à Beyrouth et dans tout le Liban. Dans la capitale, des groupes de jeunes en colère ont fermé les artères principales, à l’aide de pneus enflammés et de bennes à ordures.
À Tripoli, la ville natale du Premier ministre Najib Mikati, des tirs et des explosions de grenades ont été entendus toute la nuit, sur la ligne de démarcation qui sépare les quartiers sunnites et alaouites.
Samedi, un cheikh sunnite proche du Hezbollah avait été tué dans cette ville. L’opposition anti-syrienne a lancé des appels à ses partisans, pour participer en masse aux funérailles de Wissam al-Hassan, qui doit être enterré aux côtés de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, dans le mausolée qui lui est dédié dans le centre de Beyrouth. La mobilisation promet d’être importante.
La situation est très grave, le discours est exacerbé, et l’opposition veut mettre à profit la colère provoquée par l’assassinat du général al-Hassan, pour faire tomber le gouvernement, qu’elle accuse d’être contrôlé par la Syrie et le Hezbollah.
Mais Najib Mikati, le Premier ministre, a résisté à la première vague de pressions, en annonçant qu’il restait au pouvoir, dans l’intérêt national.
En fait, le gouvernement bénéficie d’une forte couverture de la part de Washington, des Etats européens influents et des pays arabes du Golfe. Les ambassadeurs des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne à Beyrouth, ont ouvertement appelé à la solidarité et à l’unité entre les Libanais.
Tous ces pays craignent le vide au niveau du pouvoir exécutif, en cas de chute du gouvernement, et le chaos qui pourrait en résulter, ce que personne ne veut pour l’instant.