Le Liban au bord de la crise politique après l'attentat de Beyrouth

La mort du chef des services de renseignement de la police libanaise dans un attentat à Beyrouth a créé un séisme politique au Liban. L'opposition accuse le régime syrien d'avoir commandité l'attentat et appelle à la démission du gouvernement du Premier ministre Najib Mikati. Mais à la demande du chef de l'Etat, celui-ci reste à son poste.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Le Premier ministre libanais Najib Mikati souhaite démissionner, mais il a suspendu sa décision à la demande du président de la République. Michel Sleimane l'a prié de rester à son poste dans l'intérêt national, en attendant de consulter toutes les forces politiques sur la période à venir.

Najib Mikati n'a donc pas cédé aux pressions de l'opposition anti-syrienne, qui lui a fait assumer la responsabilité de l'assassinat du général Wissam al-Hassan. Le Premier ministre a repris à son compte une bonne partie des arguments de ses adversaires. Il s'est érigé en défenseur de sa communauté sunnite, qui est selon lui une cible permanente.

Il a établi un lien entre l'assassinat de Wissam al-Hassan et l'arrestation, par ce dernier, de l'ancien ministre pro-syrien Michel Samaha, début août. Mais, dit-il, la crainte du vide au niveau du pouvoir exécutif l'oblige à rester à son poste.

La décision de Najib Mikati intervient dans un contexte de forte tension. Du nord au sud, en passant par Beyrouth et la plaine de la Bekaa, le pays est paralysé par des groupes de jeunes en colère. Les routes sont fermées à l'aide de pneus enflammés.

Mais les incidents les plus graves se déroulent à Tripoli, la ville natale du Premier ministre. Un cheikh sunnite proche du Hezbollah y a été tué samedi 20 octobre à l'aube, dans des échanges de tirs avec des partisans de l'opposition anti-syrienne.

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