Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Wissam al-Hassan était une sorte de super policier aux sympathies politiques bien marquées, proche du clan Hariri et viscéralement anti-syrien.
D’ailleurs, le service de renseignements des Forces de sécurité intérieure qu’il dirigeait, a joué un rôle de premier plan dans l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, dont il était le chef de la sécurité.
Ses détracteurs l’accusent cependant d’avoir fabriqué de faux témoignages, pour faire emprisonner pendant plus de trois ans, quatre généraux libanais proches de la Syrie, qui ont ensuite été disculpés et libérés par le tribunal international.
Mais son plus grand succès dans sa guerre contre la Syrie reste l’arrestation, le 9 août dernier, de Michel Samaha, un homme politique libanais proche du Hamas. Cet ancien ministre a reconnu avoir transporté des explosifs, pour commettre des attentats contre des rebelles syriens dans le nord du Liban, pour le compte de la Syrie.
Appels à l'unité
Le président de la République, Michel Sleiman, et le Premier ministre Najib Mikati, ont lancé des appels à la solidarité entre les hommes politiques qui commencent à se lancer des accusations.
Le chef chrétien Samir Geagea a ainsi accusé la Syrie et ses amis de l’intérieur, en allusion au Hezbollah, d’être derrière cet attentat. Ce qui a poussé le leader druze Walid Joumblatt à lancer un appel au calme. Selon lui, il faut que les Libanais évitent de se lancer des accusations, car il y a un seul responsable, le régime syrien.
Une accusation reprise par l’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui a fait assumer au président syrien Bachar el-Assad en personne, la responsabilité ce cet attentat.
Le Hezbollah a très vite réagi, en dénonçant l’explosion, qui vise, selon lui, à déstabiliser le Liban. Les faits lui ont d’ailleurs donné raison, car après l’annonce de la mort de Wissam al-Hassan, les sunnites ont laissé éclater leur colère.
Du nord au sud du pays, en passant par Beyrouth, des jeunes ont coupé les routes à l’aide de pneus enflammés. Parfois, des coups de feu ont été tirés, notamment dans la ville de Tripoli dans le nord du Liban.