Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les médias égyptiens ont été le bouc émissaire de ce que la présidence a présenté comme un quiproquo provoqué par des journalistes « malintentionnés ». Des journalistes qui, selon le vice président Mahmoud Mekki, ont présenté une promotion comme un limogeage.
Le porte-parole de la présidence a ensuite lu un communiqué où le raïs indiquait qu’il avait accédé à la demande du Conseil suprême de la magistrature de maintenir le procureur général à son poste.
Une décision qui n’a satisfait que la confrérie des Frères musulmans, dont le président est issu. Les mouvements salafistes ont condamné le maintien du procureur ou critiqué la « bavure » juridique. Selon la législation égyptienne, le procureur ne peut être limogé par l’exécutif. Les magistrats, alliés aux avocats, sont eux aussi mécontents.
Ils estiment, en effet, avoir gagné une bataille « mais non la guerre » que leur livreraient les Frères musulmans. Ils en veulent pour preuve le projet de Constitution qui prévoit de rattacher une partie des magistrats, jusque là indépendants, au ministère de la Justice.