Le procureur général Abdel Meguid Mahmoud avait été nommé sous l'ère Moubarak. Son limogeage était l'une des révendications des manifestants de la place Tahrir. Mais selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir executif.
Pour le politologue égyptien Youssef Al Chazli, tout cela ne serait pas arrivé si Mohamed Morsi avait réformé le système judiciaire, comme il l'avait promis.
« Ce (que M. Morsi) aurait tout simplement pu faire, c'est une loi qui aurait avancé l'âge de retraite des magistrats, estime M. Al Chazli. (Le procureur général) aurait été mis à la retraite sans avoir à faire ce coup politique, sensé montrer aux troupes qui a le pouvoir plutôt que mettre en place une réforme de la justice ».
C'est un coup dur pour les militants de la révolte de 2011 : le procureur général est accusé de continuer à soutenir l'ancien régime. Pour Chayma Hassabo, sociologue égyptienne qui a souvent manifesté place Tahrir, c'est la preuve que rien n'a changé.
« Tous les responsables des services sécuritaires ont été acquittés, rappelle-t-elle. Il n'y a pas eu de jugement allant en faveur des révolutionnaires. On juge avec les mêmes lois. Alors forcément, il n'y a pas eu d'évolution ».
Un tribunal du Caire a acquitté mercredi dernier, par manque de preuves, vingt-quatre personnalités du régime Moubarak accusées d'avoir ordonné l'attaque à dos de dromadaires des manifestants de Tahrir le 2 février 2011.