La Jordanie se dote d’une Cour constitutionnelle

Une Cour constitutionnelle a été créée en Jordanie par un décret royal publié samedi 6 octobre. Cette nouveauté a été présentée comme une avancée démocratique importante car c’était l`une des demandes de la société civile et de l’opposition. Le souverain s’est affiché en réformateur convaincu mais c’est pourtant très loin de la perception qu’en ont beaucoup de Jordaniens.

Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat

Dans son décret, le roi Abdallah rappelle son travail de reforme, ces derniers mois, et souligne que cette Cour constitutionnelle est une réalisation importante pour contrôler et rééquilibrer les pouvoirs.

La création de cette Cour était, il est vrai, une attente de longue date : la société civile et les partis politiques dénoncent la toute puissance du roi et du gouvernement, et l’absence de véritable contrôle sur leur travail. Les lois sont proposées par l’exécutif en Jordanie, le Parlement n’étant qu’une chambre d'enregistrement.

Les juges nommés à cette Cour sont sans conteste des professionnels du droit mais il n’y a pas eu de nomination audacieuse. Le roi Abdallah a souligné que bientôt, après les élections législatives, le Premier ministre sera choisi par la chambre des députés. « Une autre réforme dont je suis fier », a-t-il insisté.

Mais les réformes entreprises par le régime ne satisfont pas la rue : c’est trop peu, trop timide, la création de la Cour constitutionnelle étant considéré comme un acte mineur.

Les élections à venir seront boycottées par une grande partie de l’opposition. La nouvelle loi électorale fait en effet toujours la part belle aux candidats tribaux ou issus de grandes familles traditionnellement fidèles au roi, et limite la présence des partis politiques avec un quota de 25 sièges sur 150 députés.

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