Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferrat
Le vieux centre-ville d’Amman a été littéralement submergé. Comme promis, des milliers de personnes sont venues de tout le pays et ont convergé vers la mosquée al-Husseini. Elles se tiennent debout dans la rue, en criant leurs demandes de réformes.
Les Frères musulmans et l’opposition en général ont donc réussi leur pari pour cette journée qui était intitulée « La journée pour sauver la patrie ». L’opposition annonce 20 000 à 30 000 manifestants. On est sans doute bien en dessous, mais on approchera probabement des 18 000 manifestants, ce qui est énorme pour la Jordanie.
Les manifestants, eux, disent tous la même chose : « On est venus parce que la Jordanie va droit dans le mur. La corruption appauvrit notre pays. Nous voulons des hommes politiques nouveaux… »
La mobilisation a donc été forte, même si tout a été fait pour dissuader les gens de venir manifester. Les journaux, par exemple, ont mis en garde ces derniers jours contre les dangers d’affrontements entre pro et anti-régime.
Et dernière carte jouée jeudi par le régime : la location des centaines de bus pour ramener les manifestants ont toutes été annulées par les propriétaires des compagnies de bus, sans aucune explication.
_______________________________________________________________
Les manifestants répondaient à l’appel des Frères musulmans qui comptent d’ailleurs boycotter les élections anticipées prévues avant la fin de l’année. Cette décision est incompréhensible pour Atef Al Tarawnah qui était le vice président du parlement.